Manifestations à visage découvert
Radio-Canada
Mise à jour le lundi 19 janvier 2009
Manifestation à Montréal
Les manifestations sont fréquentes dans une métropole comme Montréal et peuvent parfois dégénérer.
Afin de faciliter l'identification des gens qui commettraient des actes de vandalisme, la Ville veut modifier les règlements actuels pour forcer les protestataires à manifester à visage découvert. Les cagoules et les masques seraient donc interdits.
L'avocat Julius Grey s'oppose aux intentions de la Ville. Il affirme qu'un tel règlement ne relève pas des municipalités, d'autant plus, dit-il, qu'il contreviendrait à la Charte des droits et libertés.
« C'est un règlement dont l'application serait difficile et qui mettrait en danger la liberté d'expression - dans le cas des femmes voilées, liberté de religion - et la liberté de manifester parce que c'est une restriction sur la façon de manifester », dit-il.
Le juriste admet toutefois que des exceptions pourraient êtres faites, notamment pour les manifestations organisées par des groupes criminalisés.
De son côté, la Ville promet qu'elle fera preuve de bon sens. « Par exemple, s'il fait -40 [degrés Celsius] et qu'on voit quelqu'un avec le visage caché [...] on veut une application éducationnelle du règlement et non pas une application militaire dudit règlement », soutient Claude Dauphin, président du comité exécutif de la Ville de Montréal.
Certains croient en effet que le règlement pourrait ouvrir la voie à davantage de répression de la part des policiers. « C'est les groupes de gauche, les anarchistes, les gens marginalisés, les gens non désirés qui vont subir le profilage », dit Gabrielle Potvin, du Collectif opposé à la brutalité policière.
La Ville est actuellement à peaufiner le projet de règlement pour s'assurer qu'il puisse résister aux contestations juridiques.
Le règlement sera déposé au conseil de Ville la semaine prochaine. Il pourrait être adopté et appliqué dès la fin février.