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Publié le 03 août 2012

La CLASSE s'exclut du processus électoral

 

Nicolas Bourdon
L'auteur est un professeur de Montréal.

Cyberpresse

Le fait que la CLASSE demeure silencieuse au sujet des élections québécoises sur son site internet témoigne du peu de cas qu'elle fait de cet exercice démocratique.

Pire, dans le manifeste Nous sommes avenir qu'elle a rendu public le 12 juillet, on retrouve cette prise de position qui m'a fait tiquer : « Leur vision, leur démocratie, ils et elles la disent représentative : on se demande bien qui elle représente. Elle ne se vit qu'une fois tous les quatre ans et ne sert trop souvent qu'à changer les visages. Élection après élection, les décisions restent les mêmes et servent les mêmes intérêts, préférant les doux murmures des lobbys au tintamarre des casseroles. »

Cette démocratie qu'on devrait rejeter est opposée au type de démocratie qui prévaut à la CLASSE : « Notre vision, c'est celle d'une démocratie directe sollicitée à chaque instant. C'est celle d'un Nous qui s'exprime dans les assemblées : à l'école, au travail  et dans les quartiers. »

Il y a un danger réel à trop vilipender le processus électoral québécois : celui de voir des milliers de jeunes bouder les élections parce qu'ils ont été convaincus par leurs leaders qu'elles ne sont que des pièges à cons. Et c'est précisément ce que souhaite le Parti libéral !

Et notre processus électoral est-il si mauvais ? Il y aurait certes peut-être lieu de l'améliorer en instaurant un «élément de proportionnelle», mais faites le petit exercice suivant : demandez à des citoyens russes ou chinois épris de liberté de porter un jugement sur notre affreuse démocratie représentative ; je suis persuadé qu'ils vous diront que nous sommes extrêmement chanceux.

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Pendant ce temps, à Montréal d'autres affiche "Je vote, donc je suis" :
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