Pour le dirigeant britannique, le rythme du réchauffement est «insoutenable».
par Alexandra SCHWARTZBROD
QUOTIDIEN : mardi 31 janvier 2006
(avec AFP et Reuters)
Le réchauffement climatique est devenu un véritable enjeu politique avec son cortège de chausse-trappes et de coups de théâtre. En préface d'un rapport gouvernemental publié hier en Grande-Bretagne (à partir des travaux de scientifiques réunis en février 2005 sur le sujet dans le sud-ouest de l'Angleterre), le Premier ministre britannique, qui a fait du climat un de ses chevaux de bataille, tire ainsi violemment la sonnette d'alarme. «Il est à présent évident que l'émission de gaz à effet de serre associée à l'industrialisation et la croissance économique d'une population mondiale qui a été multipliée par six en deux cents ans, provoque un réchauffement climatique à un rythme qui est insoutenable», affirme Tony Blair. «Dans bien des cas, les risques sont plus sérieux que précédemment estimé», estime le rapport citant l'exemple du «récent changement qui se produit dans l'acidité de l'océan» qui «va probablement réduire la capacité d'absorber le dioxyde de carbone (CO2) de l'atmosphère et affecter la chaîne alimentaire marine dans sa totalité». Le rapport estime aussi que des solutions technologiques pour réduire ces émissions existent et que leur coût pourrait être «plus bas», parfois moitié moins, que ceux considérés jusqu'à présent. Si le Premier ministre britannique s'engage de plus en plus dans la lutte contre le réchauffement, il n'en est pas de même du président américain qui a toujours refusé de ratifier le protocole de Kyoto par crainte de ralentir la croissance économique des Etats-Unis. Dans une interview publiée dimanche par le New York Times, James Hansen, climatologue réputé de la Nasa, affirme ainsi que l'administration Bush tente de le réduire au silence depuis qu'il s'est prononcé en faveur d'une réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre