Quand l’année 2012 a commencé, j’étais pleine d’espoir. Comme chaque premier janvier, je faisais plein de beaux projets pour l’année à venir.
Si vous m’aviez dit le 1er janvier 2012, que quelques semaines plus tard des manifestants se promèneraient dans les rues de la ville en scandant le nom de mon mari, avec une photo de lui en clown sur une pancarte, et avec des affiches « sososo Sophie Durocher », je vous aurais dit « ça se passe pas comme ça au Québec, on attaque les idées, pas les personnes ».
Si vous m’aviez dit en ce premier janvier plein d’espérance qu’un manifestant se promènerait avec ma photo sur une pancarte et les mots « Sophie Durocher, christ de salope », je ne vous aurais jamais cru.
Si vous m’aviez prédit qu’un jour des milliers de manifestants en colère crieraient « on va chez Martineau », je vous aurais suggéré de mieux nettoyer votre boule de cristal.
Si vous m’aviez dit le 1er janvier 2012 qu’un journal concurrent révèlerait notre adresse, je vous aurais dit « ça se passe pas comme ça au Québec, « .
Si vous m’aviez dit le 1er janvier 2012, qu’un jour j’aurais deux gardes privés stationnés devant chez moi, pour assurer la sécurité de ma famille je ne vous aurais jamais crus.
Si vous m’aviez dit le 1er janvier 2012 qu’un groupe de musiciens appelés « Mise en demeure » s’amuseraient sur son site internet à jouer à un jeu de Scrabble en formant avec des lettres en bois les mots « TUER MARTINEAU », je vous aurais dit : »Au Québec, personne ne menace pas de mort un chroniqueur qui pense différemment »
On est le 12 juin 2012, et pourtant toutes ces choses sont arrivées.
C’est fou comme les choses changent en l’espace de 5 petits mois.
Et pour citer les Cowboys fringants, « Si c’est ça l’Québec moderne, ben moi j’mets mon drapeau en berne ».