Ban Ki-moon veut la fin de l'"interférence étrangère" au Liban
Par Edith Lederer
AP - Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a appelé mercredi à la fin de l'"interférence étrangère" au Liban et a exhorté les différents partis politiques à s'entendre pour élire un nouveau président.
Dans un rapport au Conseil de sécurité, Ban Ki-moon a souligné qu'il faisait particulièrement référence à la Syrie, expliquant qu'il continuait de recevoir des informations "qui semblent corroborer les affirmations selon lesquelles la Syrie facilite le flux d'armes et de combattants par la frontière syro-libanaise".
Le secrétaire général de l'ONU a également indiqué que le Hezbollah "a reformé et accru sa capacité militaire" à un niveau aujourd'hui supérieur à ce qu'il était avant le conflit contre Israël à l'été 2006.
Il a renouvelé son "appel urgent à toutes les parties libanaises à cesser immédiatement tous leurs efforts de réarmement et d'engagement dans le maniement des armes, et à revenir au dialogue et à la conciliation, seule méthode viable pour régler les problèmes et résoudre la crise politique actuelle".
Toutes les parties doivent également exprimer leur engagement au désarmement des milices, y compris le Hezbollah et la Syrie, a-t-il souligné.
L'incapacité de la classe politique libanaise à désigner un successeur au président Emile Lahoud, dont le mandat s'achève le 24 novembre, a déclenché la plus grave crise politique du pays depuis la fin de la guerre civile (1975-90). Les négociations entre le gouvernement anti-syrien du Premier ministre Fouad Siniora, majoritaire au Parlement, et l'opposition pro-syrienne emmenée par le Hezbollah chiite sont aujourd'hui dans l'impasse.
L'élection du président libanais par le Parlement, prévue pour mardi, a été reportée au 12 novembre. Un premier vote prévu le 25 septembre avait déjà été reporté.
"Un retour au dialogue politique entre les parties libanaises est absolument impératif au regard des conditions actuelles, et le seul moyen de résoudre tous les problèmes importants", a estimé mercredi Ban Ki-moon. "Il ne doit pas y avoir de vide constitutionnel au niveau de la présidence, ni deux gouvernements rivaux".