Une équipe internationale de scientifiques issus de 52 organisations de défense de la nature de 18 pays (dont les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l'Australie) a publié dans les Comptes-rendus de l'Académie des sciences américaine (PNAS) une liste de 595 sites à travers le monde regroupant 794 d'espèces en voie d'extinction rapide. Pour identifier les zones à risque, les chercheurs ont retenu trois critères : ces zones devaient héberger au moins une espèce en danger répertoriée par la World Conservation Union (IUCN), constituer l'unique habitat d'une de ces espèces (ou regrouper au moins 95% de la population connue) et être délimitée par des frontières naturelles. En compilant les données scientifiques disponibles, les chercheurs ont établi leur catalogue pour cinq grands groupes taxonomiques : les mammifères, les amphibiens, les oiseaux, les reptiles et les conifères. Selon eux, alors que depuis l'an 1500, on a dénombré 245 disparitions dans ces 5 groupes, ce chiffre pourrait être multiplié par 3 si rien n'est fait dans les prochaines années. En effet, seul un tiers des sites concernés (en majorité des forêts tropicales, îles ou régions montagneuses) est protégé par la loi ; le reste est menacé par le développement humain. Dans leurs conclusions, les chercheurs signalent par ailleurs que la plupart de ces zones sensibles (508) sont situées dans des pays développés qui pourraient donc parfaitement en assumer les coûts annuels de protection, variant de 470 dollars à 3,5 millions de dollars.
PNAS / S&T Presse, 16 décembre 05