par Alexandre Gauthier
Article mis en ligne le 19 novembre 2008
Prenant pour acquis que son projet suivait son cours sans problème dans le processus d'approbation, M. Terzian ne s'est pas présenté à la consultation où, finalement, des citoyens, parmi la douzaine présents, ont exprimé leur désaccord de voir un garage s'établir dans leur giron.
«L'avis public présentait le projet comme un atelier d'automobiles, camions et autobus, mais je n'ai jamais eu l'intention d'opérer un commerce comprenant camions et autobus et, de toute façon, je n'ai pas l'équipement ni l'argent pour le faire», explique-t-il.
En outre, il ajoute que les portes de l'entrepôt, où il veut transférer son commerce, sont plus petites (8,5 pieds au lieu de 12) que celles qu'il a au garage Esso. Rappelons que cette pétrolière fermera le 15 décembre les portes de sa franchise située sur le boulevard de L'Île-des-Soeurs, au coin de la rue Berlioz, dont M. Terzian est le gérant.
Un service essentiel
Pour Marie-Josée Legault, qui a communiqué avec Le Magazine quand elle a appris la décision de l'arrondissement de Verdun de retirer le projet de garage, en raison de l'opposition de citoyens. «Cette situation m'attriste beaucoup, car ça fait 16 ans que je vais à cet endroit pour l'entretien de ma voiture. De plus, je veux conserver le seul garage de l'île.»
Mike Terzian est déterminé à offrir ses services de réparation, d'entretien et de lavage automobile à la main pour le bénéfice de ses clients insulaires. «La population de l'île, par exemple les gens âgés, ont besoin de ces services. Sinon, un grand nombre d'insulaires possédant une automobile seront privés d'un service qui était devenu pour eux une habitude d'utiliser et qui comptent sur nous.»
Incompréhension déchiffrée
Le gérant a notamment conversé avec Stanislas Bruchwalski, un résidant du Loggia, pour connaître les raisons de ses voisins qui s'opposent au projet. «L'avis public est pour une demande de changement de zonage permettant à un garage d'opérer dans ce secteur. Or, des gens se sont affolés du bruit, de la circulation, ainsi que de la pollution qu'engendreraient un tel commerce à proximité», a répondu M. Bruchwalski, en énumérant les craintes de ses voisins.
Estimant que l'endroit choisi ne nuit pas à l'environnement ainsi qu'à la quiétude des résidants voisins, M. Terzian a détaillé son plan à ce résidant, qui est devenu réceptif. «J'ai finalement compris que le projet du futur Garage Île-des-Sœurs est de réparer les automobiles seulement et qu'au maximum une fourgonnette pouvait entrer dans les portes actuelles que M. Terzian n'envisage aucunement de changer en raison du coût très élevé qu'il aurait de besoin, alors qu'il doit déjà investir 100 000 $ de sa poche pour déménager en plus d'assurer le salaire de ses quatre employés actuels et d'en engager d'autres», soutient M. Bruchwalski.
Ce dernier souligne l'importance d'avoir un garage à l'île qui répare des crevaisons, change les pneus, etc. «M. Terzian mérite qu'on l'aide pour les services qu'il offre.» De plus, les heures d'ouvertures du garage sont seulement sur semaine et jusqu'à 18h maximum. «Il n'y a pas là de quoi déranger les résidants», conclut M. Bruchwalski.
Mieux expliquer le projet
Mike Terzian a même fait préparer des plans par un ingénieur afin d'expliquer clairement aux opposants, photos à l'appui, les détails de son plan qu'ils ne connaissaient pas au moment de la consultation.
«Mon but est de faire changer d'idée ces opposants et de permettre de conserver le seul garage auto de l'île», conclut à son tout M. Terzian, qui compte ouvrir son commerce à la mi-janvier, si tout va bien. Il espère toutefois avoir l'assurance, avant la séance du conseil de l'arrondissement du 5 décembre, que son projet sera présenté de nouveau en consultation ou en règlement.
------------------------
Je vis en face de l'emplacement actuel et je ne suis nullement incommodé (SB)