Des femmes originaires du Maghreb et du Moyen-Orient pour la laïcité et l'égalité

ENSEMBLE from EvelyneAbitbol on Vimeo.

 

Charte des valeurs: des femmes originaires du Maghreb et du Moyen-Orient élèvent leurs voix pour la laïcité et l'égalité

Leila Lesbet et Evelyne Abitbol déposeront avec les autres femmes signataires du manifeste

un mémoire à l'Assemblée nationale en janvier.

Des femmes originaires du Maghreb et du Moyen-Orient et issues de religions différentes élèvent leurs voix en faveur de la laïcité et de la charte des valeursquébécoises.

Parce qu’elles sont laïques, mais surtout parce qu’elles sont originaires de pays où la montée de l’intégrisme religieux prend de l’ampleur

et qu’elles ne veulent surtout pas que cela se produise au Québec, 40 femmes entre autres originaires du Maroc, de l’Algérie, de l’Égypte ou de la Tunisie

ont subito presto cosigné le manifeste Ensemble paru la semaine dernière sur le Web. Toutes sont de culture musulmane, berbère, juive, catholique, etc.

«C’est sûr qu’on ne s’est pas mises tout nues ou qu’on ne porte pas de tchador ou de voile, mais, nous, tout ce qu’on prône, c’est la paix»,

commente Evelyne Abitbol, qui a écrit le texte du manifeste.

Juive et originaire du Maroc, Mme Abitbol avait une nounou musulmane quand elle était petite et des amis chrétiens à l’école et jamais, elle n’en a fait de cas.

Imprégnée de valeurs de partage et d’ouverture sur l’autre, elle croit que seulement la charte pourra permettre un réel «vivre ensemble».

«La laïcité, c’est le socle de la démocratie», estime-t-elle.

«Les symboles religieux discriminent les gens, ils font que nous ne sommes plus égaux entre nous», ajoute l’écrivaine Yolande Geadha, originaire d’Égypte.

Pour toutes les femmes

Le manifeste, maintenant appuyé par plus de 1000 personnes, c’est aussi pour se créer une place dans l’espace public

où elles considèrent qu’elles n’ont pas été suffisamment entendues. Mais c’est aussi surtout pour donner de l’espoir aux femmes

qui sont restées dans leurs pays d’origine et qui se battent tous les jours contre l’intégrisme. Cinq femmes ont d’ailleurs tourné une vidéo, hier,

dans lequel elles lisent le manifeste. Le but, toucher le plus de gens possible.

«On a été violée, tuée, lapidée, commente Leila Lesbet, membre du Conseil du statut de la femme. Beaucoup d’Algériennes attendent justement cette charte

pour venir au Québec et enlever leurs voiles.»

Leila Lesbet a commencé son combat contre l’islamisme en 1980, alors qu’elle était encore en Algérie et elle le continue aujourd’hui, au Québec.

«Quand la religion commence à s’immiscer dans les affaires de l’État, on sait toujours quand ça commence, mais jamais quand ça finit», dit-elle.