Accro de Internet?


par Mathieu Robert-Perron

7 avril 2008

Récemment, une amie me parlait de sa rupture avec son ex-conjoint. Comme pour la majorité des couples, la relation a débuté par une lune de miel, puis la passion s’est estompée tranquillement. Au fil de la conversation, mon amie m’a avoué les raisons de l’essoufflement de son couple. L’une d’elle a suscité mon intérêt: son ex passait des soirées sur Internet à visiter des sites pornographiques.

À un tel point que le couple en est venu à avoir de moins en moins de moments intimes, monsieur préférant être sur le Net plutôt que passer du temps auprès de sa conjointe.

Cet exemple vous semble un cas loufoque? C’est la deuxième fois en quelques années qu’une histoire aussi pathétique m’est racontée par une personne de mon entourage.

Si l’on se fie à ce qu’affirme le psychologue Jerald Block dans l'American Journal of Psychology, de plus en plus gens sont accros de l’Internet, si bien que le phénomène devrait être reconnu comme une maladie mentale.

Certaines personnes jouent pendant des heures à des jeux vidéo, clavardent sans arrêt, consultent des sites pornographiques ou des sites d’informations, magasinent en ligne ou écrivent sur des forums de discussion.

Le spécialiste fait état de quatre symptômes de dépendance à l’internet : une perte de conscience temporelle pendant que l’individu est devant son ordinateur, le besoin d’acheter constamment un ordinateur plus puissant, un laisser-aller dans d’autres domaines d’activités, ainsi que des manifestations de manque lorsque l’ordinateur est éteint, comme de l’irritation, un manque de concentration ou de la lassitude.

Selon le psychologue, la dépendance à l’Internet est reconnue comme un grave problème de santé en Corée du Sud, où 2% des enfants sont accros aux jeux vidéos ou au clavardage. En Chine, 13,7% des adolescents utilisateurs de la «toile», montreraient des signes de dépendance. Une loi a même été adoptée en Chine pour limiter à trois heures le temps d’utilisation des jeux vidéos chez les jeunes. Aux Étas-Unis aussi, le problème tend à prendre de l’ampleur.

Avec la panoplie de possibilités offertes par le web pour captiver les usagers, les sites de discussion sur à peu près tous les sujets, la masse d’information disponible et l’avènement de phénomènes virtuels comme Youtube, MySpace ou Facebook, il y a lieu de s’interroger sur notre propre utilisation de l’Internet. Une petite recherche sur google vous mènera à plusieurs tests pour mesurer votre niveau de dépendance.

Denis Coderre

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