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Où est le respect de l'autorité?

Cyberpresse

23 avril 2012

Jacques Leclerc

L'auteur est conférencier et globe-trotter.

Je suis peut-être trop vieux, à 65 ans, on va me traiter de vieux  «mononcle», mais quand j'étais petit, mes parents m'ont appris le respect de l'autorité.

Si parfois, j'étais envoyé au bureau du directeur d'école, je savais que j'étais en face d'une autorité supérieure et que la récréation était terminée. Si la direction de l'école me retournait à la maison pour impolitesse ou insubordination, mes parents me ramenaient à l'école par les oreilles pour offrir mes excuses aux professeurs.

Aujourd'hui, quand un élève est retourné à la maison pour insubordination, le parent retourne à l'école avec son enfant, mais pour insulter la direction de l'école et même parfois les menacer.

Dans mon temps, quand un jeune était interpellé par la police, il savait qu'il devait répondre de ses actes.  Notre génération savait qu'on ne désobéit pas à une injonction, c'est un ordre de la cour de justice et la police n'est là tout simplement que pour faire respecter un ordre de la cour. S'il y a des gens qui sentent que l'injonction est injuste, ils n'ont qu'à la contester devant cette même cour de justice. En fait, nos tribunaux et la police sont le rempart entre la démocratie et l'anarchie.

Vous n'êtes pas satisfait de votre gouvernement? Il y des élections à tous les quatre ou cinq ans pour le jeter dehors. (Je serai curieux de savoir combien parmi les contestataires, incluant les profs, sont allé voter à la dernière élection) Non je ne suis pas un libéral, non je n'ai pas voté pour Jean Charest, je n'attends que les prochaines élections pour lui enlever « le volant ». En attendant, on a des lois et un gouvernement chargé de les faire appliquer.  Tous les adultes et surtout les professeurs qui sont dans la rue et défient les injonctions sont à mes yeux  des irresponsables.

Dans mon temps, les jeunes pouvaient compter sur la sagesse des plus vieux et le sens des responsabilités des enseignants. Aujourd'hui,  les profs (surtout des universités et cégeps) incitent les élèves à désobéir. Voilà un bel exemple d'autorité? Voilà pourquoi nos jeunes ne respectent plus rien, ni les injonctions, ni la police, ni les autorités ni même leurs professeurs.

J'irais jusqu'à dire qu'au Québec, on  a créé le monstre qui est aujourd'hui dans la rue, masqué et irrespectueux du bien public. À la limite, on est collectivement responsable de ce monstre en abdiquant devant nos jeunes. Ils ne connaissent pas ce qu'est un NON. Ce n'est pas tous les jeunes du Québec (plusieurs ont voté contre la grève) mais une forte majorité de nos adolescents ne sont pas habitués à se faire dire NON.  On leur a tout donné, trop donné, mais nous, les vieux «mononcles», on sait très bien que ce n'est pas ça la vrai vie.

Après avoir travaillé fort, très fort, pendant 50 ans, à quelques mois de ma retraite, il y a des groupes de pressions d'inspiration socialiste et maoïste qui veulent me faire croire qu'on peut tout obtenir sans de réels efforts, on n'a qu'à demander à nos gouvernements et l'argent tombera du ciel? Ces jeunes leaders étudiants «syndicaleux», qui ont tous un agenda caché, tentent de nous faire croire que c'est pour le bien des Québécois et des générations futures. Ils  mentent et dans leur folie socialiste des années 70, sont prêts à faire perdre une session scolaire à des jeunes étudiants plus matures qui ne demandent qu'une chose : finir leurs études et réussir dans la vie.