Le rapport Berger rejeté

La fôte ne compte plus
Radio-Canada 6 jiun 2007

L'Association des professionnels de l'enseignement du français au collégial (APEFC) qualifie de déplorables les conclusions d'un rapport qui propose de ne plus tenir compte des fautes d'orthographe, de syntaxe et de ponctuation à l'examen obligatoire de français au terme des études collégiales.

Ainsi, selon ce que rapporte Le Devoir, mercredi, le ministère de l'Éducation du Québec envisage de ne plus comptabiliser systématiquement les fautes de français pour plutôt opter pour une évaluation qualitative du texte, pris dans son ensemble.

« Cela laisse place à beaucoup de subjectivité. On ne peut pas faire la correction de la langue si on ne se base pas sur quelque chose de normatif », a expliqué au Devoir le président de l'APEFC, Gérald Gaudet.

Le fonctionnaire responsable de l'enseignement collégial au sein du ministère, Christian Ragusich, lui, estime que les conclusions du rapport ne consistent aucunement en une tentative de nivellement vers le bas pour accroître le taux de réussite des élèves francophones québécois.

Actuellement, les correcteurs d'épreuves du ministère comptabilisent, entre autres, le nombre de fautes de syntaxe, de ponctuation, de grammaire et d'orthographe pour établir une note sur la qualité de la langue. Au-delà de 30 fautes dans la copie de 900 mots, c'est l'échec.

Le rapport propose, comme l'explique Le Devoir, « de valoriser ce qui est réussi et non mesurer ce qui est raté ».

Aujourd'hui, le taux de réussite à l'épreuve finale de français au collégial oscille entre 80 et 85 % et la plupart des échecs sont attribuables à une maîtrise déficiente de la langue.

« On essaie de baisser le niveau pour atteindre de meilleurs taux de réussite, alors que le niveau est déjà bas. C'est déplorable », en a conclu Gérald Gaudet.

Réaction de la ministre

De son côté, la ministre de l'Éducation du Québec, Michelle Courchesne, rejette les conclusions de son ministère, jugeant que le nivellement par le bas n'est pas une solution.

À l'antenne de Radio-Canada, elle a ajouté que son ministère tiendra une rencontre au sommet de deux jours en août pour se donner des orientations plus serrées à l'égard de la qualité de la langue française.