Ce que les démocrates tunisiens combattent dans leurs universités, nous l'acceptons ici à Montréal.

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L’Université Concordia permet le voile intégral en classe

Geneviève Lajoie

GENEVIÈVE LAJOIE

JOURNAL DE QUÉBEC, PUBLIÉ LE: JEUDI 23 JANVIER 2014

Islam

 

QUÉBEC - L’Université Concordia permet aux étudiantes de porter le voile intégral en classe.

 

Lors de son passage en commission parlementaire sur le projet de charte des valeurs, le vice-recteur aux affaires académiques Benoit-Antoine Bacon a expliqué que Concordia n’était pas à l’aise de refuser l’accès à l’éducation à des étudiantes en raison de leur tenue vestimentaire.

 

«Il n’y a pas de burqa, pas à ma connaissance, mais il y a, à chaque session, quelques étudiantes qui se présentent avec le niqab, a-t-il précisé lors d’une brève mêlée de presse à la suite de son audition devant les députés. Notre priorité, c’est l’enseignement. On n’est pas confortable à refuser l’enseignement pour des étudiants qui en ont la capacité».

 

Professeure en niqab?

M. Bacon a refusé de dire si l’Université Concordia accepterait qu’une employée ou une professeure enseigne avec un voile intégral. «C’est une question hypothétique, on n’a jamais été dans cette situation», a-t-il plaidé.

 

«La poignée» d’étudiantes qui portent le niqab - ce long voile sombre qui couvre tout le corps et le visage, ne laissant entrevoir que les yeux – doivent néanmoins se soumettre à une vérification de leur identité lors des examens, a précisé Roger Côté, vice-recteur associé aux services aux étudiants de l’université montréalaise anglophone.

 

«Essentiellement, il s’agit de permettre à une étudiante, avec l’aide d’une employée de l’Université, en retrait, de valider l’identité de cette personne-là», précise-t-il. M. Côté soutient c’est une mesure qui ne prend que quelques instants, «qui est tout à fait correct et qui, jusqu’à maintenant, n’a jamais été sujet à des plaintes».

 

Diminution des admissions

Vivement opposé à l’interdiction des signes religieux apparents contenu dans le projet de loi 60, l’Université Concordia craint des problèmes de recrutement et de rétention des étudiants et du personnel reconnu pour sa grande diversité culturelle.

 

Sans l’attribuer directement au débat qui fait rage depuis plusieurs mois sur la charte péquiste, l’Université Concordia observe une diminution des demandes d’admission au doctorat et à la maîtrise provenant de l’extérieur du pays.