Les punitions corporelles

Une punition corporelle est un geste qui vise à causer un malaise physique ou une douleur pour mettre fin à un comportement d’un enfant. Par punition corporelle, on entend fesser, gifler, frapper avec un instrument quelconque, exiger qu’un enfant demeure immobile ou dans une position inconfortable, le forcer à s’agenouiller sur des objets durs, déposer des substances infectes dans sa bouche, ainsi que tout autre moyen « de lui apprendre une leçon » par la force physique et la douleur. Les tentatives visant à faire la distinction entre la punition corporelle et la violence physique n’ont pas été très fructueuses. En fait, la majorité des cas signalés et fondés de violence physique envers les enfants, sont des situations de punitions corporelles.

Combien de parents ont recours aux punitions corporelles avec leurs enfants?
On estime qu’entre 10 et 85 % des parents canadiens ont recours à ce type de punition. En raison des difficultés méthodologiques liées à l’obtention de rapports valables, il est fort probable que la majorité de ces données sous-estiment la fréquence réelle. La plupart des recherches ont démontré que, majoritairement, les parents ont eu recours à la punition corporelle, mais que peu d’entre eux considèrent cette méthode comme étant efficace ou nécessaire, la plupart la croyant même néfaste. La majorité des parents préféreraient résoudre les conflits et faire face à leurs frustrations de façon plus constructive.

Quels enfants sont le plus à risque?
La plupart des recherches ont démontré que les enfants d’âge préscolaire sont le plus à risque d’être punis physiquement. Néanmoins, bon nombre d’enfants plus jeunes ou plus vieux sont aussi punis de cette façon. Par exemple, 49 % des parents québécois d’enfants âgés de deux ans ou moins affirment avoir eu, au cours de la dernière année, recours aux punitions corporelles. (3) De plus, l’Étude canadienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants a démontré que dans 38 % des cas fondés de violence physique dont le but était la punition, les adolescents étaient les victimes. (2)

Quels parents sont les plus susceptibles d’utiliser la punition corporelle?
Les parents ayant été physiquement punis dans leur enfance, qui approuvent de cette méthode, qui réagissent aux conflits parent-enfant de façon colérique, ainsi que ceux qui interprètent les transgressions des enfants comme étant intentionnées et sérieuses ont plus tendance à avoir recours aux punitions corporelles. La dépression chez les parents et le stress familial sont d’autres facteurs qui contribuent à l’utilisation de cette méthode de punition. Les résultats des recherches qui tentent de créer des liens entre le sexe du parent, son éducation, son âge ou son revenu et l’utilisation de punitions corporelles, produisent des conclusions contradictoires.

Quels sont les risques liés aux punitions corporelles chez les enfants?
Les punitions corporelles engendrent bon nombre d’effets négatifs sur le développement de l’enfant :

Quelles sont des options efficaces et constructives pour gérer les conflits parents-enfants?
Un facteur primordial des habiletés parentales efficaces est l’obtention d’un équilibre entre les objectifs à court et à long terme. Un important objectif à long terme est d’apprendre aux enfants les habiletés de résolution de problèmes, de gestion de la colère, d’empathie et de communication efficace. Les choix des parents en matière de discipline sont d’importants modèles pour les enfants, puisqu’ils contribuent à leur montrer comment gérer leurs propres difficultés quotidiennes.

Quelques méthodes constructives pour orienter le comportement des enfants seraient :

Une liste exhaustive de ressources pour parents et aidants est fournie dans la Déclaration conjointe sur les punitions corporelles aux enfants et aux adolescents. (1)

Conclusion
Un nombre impressionnant de recherches scientifiques démontrent que la punition corporelle pose un risque à la sécurité et au développement de l’enfant. Dans le but de réduire le recours à cette punition, les campagnes de sensibilisation du public doivent émettre un message clair et cohérent démontrant que la punition corporelle place les enfants à risque de sévices physiques et psychologiques. De plus, des programmes universels d’éducation et de soutien des parents doivent être mis en oeuvre pour augmenter les connaissances des Canadiens au sujet du développement de l’enfant et pour promouvoir des stratégies positives et constructives de socialisation des enfants.

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