Les incroyables pratiques communautaristes de la piscine publique de Côte-des-Neiges…

Posted on octobre 28, 2013

Le centre sportif de Côte-des-Neiges a mis en place depuis plusieurs  années une politique de ségrégation sexuelle tout à fait originale au Québec.

Séparation des garçons et des Filles…

Cet établissement public impose des plages horaires réservées uniquement aux femmes ou aux hommes. (Voir post ici et ici)
Cette limitation s’étend évidemment aux enfants de sorte qu’un couple ou un parent monoparental ne peut aller en famille se baigner s’il a un garçon et une fille durant ces horaires.
Ces horaires – 4 sur les 12 accessibles aux enfants – ont la particularité d’être spécifiquement ceux qui sont le plus accessibles aux familles ; sur les quatre périodes de 55 minutes de bains libres en fin de semaine, seules 2 sont accessibles a tous, soit 55 minutes le Samedi et 55 minutes le Dimanche…
Les familles ayant des frères ET des sœurs sont donc exclues des bains de la ville de Montréal  50% du temps en fin de semaines.
Bien sur, il reste des périodes en semaine pour tous entre 7h30 et 8h15 le matin, période idéale pour les bains en famille… Curieusement, il n’y a pas de période unisexe pour ces périodes matinales…

CSCDN

Idem pour les surveillants de baignade unisexe…
Conséquence directe de ces limitations d’accès basées sur le sexe : cette contrainte s’étend également aux personnels encadrant et surveillants de baignade.
Pour une séance de bain unisexe, seuls des surveillants du même sexe que les baigneurs sont autorisés ; c’est-à-dire que pour une séance de baignade scolaire pour une école confessionnelle qui n’autorise pas la mixité, le centre doit fournir un encadrement exclusivement du même sexe.
Il en est de même pour les périodes de bans libres publics ; les surveillants doivent changer selon la période.

Et le meilleur pour la fin…
Que se passe-t-il si aucun homme n’est disponible pour surveiller un groupe scolaire masculin?
Il nous a été rapporté un témoignage selon lequel une employée femme (qui sait, peut-être une femme d’origine Québécoise…) peut être acceptée, mais devra se couvrir le corps pour surveiller.
Une question, juste pour rire : Perdrait-elle son emploi si elle refusait de se couvrir le corps?
Malgré les questions posées à la direction, cette pratique n’a été ni confirmée ni infirmée.

Nous sommes en 2013, bienvenus au Québec !

A coup sur, cette pratique sera l’une des premières que l’application de la Charte viendra corriger et abolir. Nous y veillerons.

Contactée pour obtenir des éclaircissements sur ces pratiques, la direction confirme que ces horaires ont été mis en place depuis 16 ans sur demande de communautés, mais n’ont pas de caractère religieux.

Cette énoncé suscite malheureusement plus de questions qu’elle n’apporte de réponses…

Sur la dissimulation du caractère religieux des demandes communautaristes …
Selon le centre, les femmes et hommes de Côte-des-Neiges seraient donc très pudiques, au point de demander des horaires séparés, puisque c’est le seul endroit à Montréal ou cela se pratique.
Y-aurait-il des éléments biologiques qui feraient que la population de Côte-des-Neiges ne supporterait pas les baignades mixtes alors qu’a 500 mètres, dans Ville –Mont-royal par exemple, cela ne dérangerait personne?
Il est évident que ce sont des raisons religieuses qui ont motivé ces demandes, quiconque fréquente ce centre ne peut que l’observer ; les employés de l’accueil le disent d’ailleurs naturellement lorsqu’on leur demande la raison des bains séparés.
D’ailleurs, ce n’est pas le seul signe visible; on voit dans  Côte-des-Neiges une explosion des signes religieux, y compris dans les piscines publiques de plein air où les burkini ont fleuri cet été dans les piscines publiques, générant des tensions et malaises chez les surveillants de baignades.

Sur le pouvoir des ‘communautés’ sur  la population et les organismes publics
Il est également extrêmement instructif d’observer l’impact des « communautés » sur les politiques publiques qui s’appliquent a tous…
Quels sont les groupes qui ont fait ces demandes, sur quels critères ?
Si cette pratique date de 16 ans, ces groupes ont-ils renouveler leur demandes récemment ?
On aimerait connaitre également le processus de décision qui amène ce type de décision.
Encore une fois, pas de réponse.

Le communautarisme a-t-il remplacé la démocratie dans certains quartiers ?
Faut-il  appartenir à un groupe communautaire identifié pour pouvoir être entendu ?
Quelle est la base démocratique de ces groupes pour faire de telles demandes qui impactent de cette façon les autres citoyens qui ne voient pas de problème à ce que les filles et garçons puissent se baigner ensemble?
Comment les citoyens ne se revendiquant pas d’une appartenance autre que celle d’être citoyens de Montréal et du Québec peuvent faire pour réclamer l’application du principe d’égalité dans les services publics ?
Cette écoute attentive aux demandes des communautés constituées est-elle la contrepartie à des comportements électoraux des dits groupes ?

Bien sur, les heures de baignades ne sont pas des enjeux vitaux, mais ces pratiques sont très significatives des comportements qui divisent, séparent les citoyens sur la base de leur appartenance communautaire ou leur sexe.

En cette période de débat sur la Charte et plus généralement sur comment vivre ensemble non seulement dans la paix, mais aussi et surtout dans le partage et l’interaction,  le Centre Sportif de Côte-des-Neiges est un exemple concret de ce qu’on ne veut plus voir au Québec : des organismes soumis aux pressions de ceux qui veulent imposer des pratiques qui ne sont pas compatibles avec les valeurs du Québec et plus généralement avec  les valeurs humanistes et qui profitent de la faiblesse et/ou de la paresse intellectuelle de certains dirigeants pour contrôler une population ghettoïsée dans l’indifférence générale.

Nous voulons partager une même humanité sans devoir se définir comme membre d’une communauté ou d’une religion et refusons d’admettre que nous soyons trop différents les uns des autres au point d’accepter de voir s’ériger des barrières entre tous ceux qui ont décidé de vivre au Québec.

Le Québec qui inclut vraiment est le Québec qui se tient debout, qui n’a pas honte de ce qu’il est ou de ce qu’il a été, qui se fait respecter et fait appliquer ses principes et lois partout sur le territoire ; à Côte-des-Neiges comme au Lac St Jean.

La laïcité (sans adjectif!) est la seule façon de garantir la paix sociale et une société ouverte et harmonieuse.

Soutenons pour cela la charte !

Nicolas D.

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