Lettre ouverte aux membres du conseil de l’arrondissement de Verdun
Article mis en ligne le 25 septembre 2007 à 15:01
Le 2 octobre prochain, le conseil de Verdun statuera sur trois demandes de dérogation mineure (Avis public du 13 septembre 2007, # 1, 2 et 3) qui changeraient le règlement de zonage, et ce, au détriment du boisé Saint-Paul. Nos élus ont-ils oublié que neuf sur dix insulaires tiennent à protéger leur boisé?
En l’an 2000, le ministère de l’Environnement et la Ville de Verdun ont convenu de désigner le boisé riverain et le corridor vert pour consolider le boisé Saint-Paul. Ces deux zones de conservation font l’objet de la deuxième phase de la servitude pour 2007-2008.
En 2002, la Ville de Verdun et ses partenaires (le ministère de l’Environnement, la Fondation de la faune du Québec, la Corporation Proment et le Comité Patrimoine IDS) ont même obtenu, grâce à ces démarches, le Prix Orange de Sauvons Montréal pour leurs efforts en vue de protéger le boisé Saint-Paul.
Aujourd’hui, le conseil fait volte-face et demande de réduire de 50% la marge entre les piscines de trois propriétaires et la limite du boisé riverain qui appartient à la communauté. La distance ne serait que de 1,50 mètre au lieu de 3 mètres.
L’impact de l’excavation d’une piscine est bien connu, surtout dans une zone de conservation et de protection d’un boisé. L’article 273 du règlement précise qu’«aucune des parois de la piscine doit être située à moins de trois mètres (3m) d’une ligne délimitant la zone PO3-86 (boisé Saint-Paul) ou PO3-92 (boisé riverain)». Pour modifier la marge de 3 mètres en vigueur, le ministère de l’Environnement doit donc émettre un certificat d’autorisation.
Le Comité Patrimoine fait enquête auprès du ministère à ce sujet.
Depuis l’an 2000, Verdun multiplie les demandes de dérogation au règlement de zonage toujours au détriment du boisé Saint-Paul et de la communauté. Par exemple : deux demandes d’échange de terrain pour réduire la superficie du boisé riverain; une demande pour conserver des portes de clôture donnant accès direct au boisé Saint-Paul. Ces demandes furent retirées. Rappelons que Verdun a dû refaire dans les berges une piste piétonne construite sans autorisation.
Dans son rôle de gestionnaire du boisé, Verdun doit respecter les mesures de conservation et en particulier celui du règlement 1700 afin de ne pas créer de précédent. Il n’est pas dans l’intérêt des citoyens de Verdun de permettre la construction de multiples piscines adossées à la zone de conservation.
Le Comité Patrimoine IDS s’oppose aux trois demandes de dérogation mineure pour réduire la marge de 3 mètres en vigueur et demande aux membres du conseil de les rejeter parce qu’elles sont anti-environnementales, en plus d’aller à l’encontre de l’intérêt et des désirs des citoyens.
Nina Blussé Gould, présidente,
Comité pour la protection du patrimoine - L'Île-des-Sœurs (Comité Patrimoine IDS)