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Plein le cul et émotivité

Les événements récents au Québec  m’exaspèrent. Ils m’inquiètent aussi.

Je suis convaincu que les groupes de pressions de gauche sont à l’origine de ce conflit qui perdure, comme je l’ai déjà démontré. Je comprends tout à fait le raz le bol (que je partage) de la population contre le magouillage, mais je suis contre la valorisation de la désobéissance civile et suis inquiète de ses répercussions à long termes. Quel futur premier ministre pourra dorénavant faire passer des réformes nécessaires quoi qu’impopulaire? Qui pourra renier avoir appuyé les citoyens à désobéir et requérir leur obéissance lorsque cela fera son affaire?

J’ai plein le cul d’entendre dire que c’est la population qui descend dans la rue. On parle de quelques centaines de personnes à Québec et de quelques milliers à Montréal. Le terme la population s’applique plutôt à ceux et celles qui entendent les hélicos incessants au-dessus de leur tête, qui sont pris en otage entre les divers manifestants, qui doivent fermer portes et fenêtres pour pouvoir faire dormir les enfants tandis que des héros de la casserole sévissent. J’ai aussi plein le cul des médias sociaux qui sont devenus le défouloir des extrémistes de droite comme de gauche. Le centre n’y a plus de voix et ne s’exprime plus. Je suis outré qu’on me rappelle incessamment ma différence en guise de ferme ta gueule, c’est déjà une fleur qu’on te fait de te permettre d’être encore vivante. Oui je suis une nouvelle femme, oui j’ai des opinions qui ne sont pas populaire auprès de certains groupuscules et oui je vais continuer de gueuler pour faire valoir le droit, la démocratie et je vais continuer de faire avancer les droits des trans et l’importance d’une saine économie numérique dans le respect de nos institutions et en continuant de m’exprimer, avec mes nombreux défauts, mes biais que je n’ai pas honte de nommer et le bagout qui fait de moi quelqu’un de vrai et d’entier.

J’en ai aussi plein le cul qu’on dise Quelle est belle notre jeunesse! Tout le monde la trouve belle la jeunesse. Moi la première. Elle était d’ailleurs très belle lors des jeux de la communication à l’Université Laval à participer positivement à ces jeux, venant de toutes les universités francophones, en pleine grève. Elle était aussi radieuse dans les diverses universités où j’ai été invité à partager mon savoir gratuitement devant des classes pleines, toujours durant une soi-disant grève. Elle est aussi belle chez ces 70% d’étudiants qui ont terminé leurs sessions.

J’en ai plein le cul d’entendre les médias parler de manifestations festives. Qu’est-ce qu’il y a de festif à faire chier ses voisins et la population de Montréal prise en otage par ces hors-la loi?

J’en ai aussi plein le cul de cette presse gratuite de fin de semaine et de ces commentateurs pro gogoche qui ferait mieux de s’en tenir aux sujets culturels pour lesquels ils sont moins trou de culs.

Michèle Blanc